Quincaillerie

Comment bien choisir son bois ?

Le bois un matériau vivant

Nous constatons tous que nos réalisations en bois massif bougent ou se déforment : elles sèchent et se craquellent ou s’humidifient et gonflent… On comprend déjà que l’idéal serait d’utiliser du bois stocké suffisamment longtemps dans un local ayant le même degré d’humidité que la pièce ou se trouvera le meuble fini ! Simple en théorie, mais difficile en pratique (essayer d’expliquer à votre femme que vous voulez stocker un tas de bois 2 bons mois dans la salle à manger…).

Pour bien travailler le bois, il faut déjà bien l’acheter !

Et pour commencer, il faut comprendre l’essentiel des phénomènes physiques qui gouvernent ces déformations ! Cela vous évitera les déceptions dès la sortie d’atelier !
En fait, le bois réagit un peu comme une éponge et change de volume et de densité en fonction de l’eau qu’il contient… Il se déforme et se rétracte différemment suivant les essences et le débit des pièces travaillées…

Taux d’humidité et déformation des bois

Une perte d’humidité naturelle mais irrégulière
Une fois abattu, le bois perd naturellement et irrégulièrement l’eau qu’il contient.

  • De 100 % à 30 % d’humidité : Le bois perd du poids mais ne se déforme pas (les cellules se vident de l’eau qu’elles contiennent).
  • De 30 % à 0 % : Le bois perd toujours du poids mais se rétracte progressivement : c’est le retrait (c’est l’eau contenue dans les parois des cellules qui s’échappe).

Des déformations différentes selon le sens des fibres
Il faut également savoir que les rétractations sont plus ou moins importantes selon le sens des fibres. Par exemple, en séchant un morceau de bois de 30 % à 0% d’humidité, on constate les retraits suivants :

Sens axial (ou sens du fil) : 0,1 %,
Sens radial (sur le diamètre de la bille) : 5 %,
Sens tangentiel (sens des cernes de croissances annuelles) : 11 %.

En pratique, ceci ce vérifie souvent sur les panneaux de portes « à plate-bande » usinés dans des bois trop humides : dans le sens du fil le panneau reste bien en place, mais par contre en largeur il peut aller jusqu’à sortir de la rainure en séchant !

Le bois s’adapte donc au taux d’humidité ambiant, qu’il soit travaillé ou non, d’où l’importance du choix de planches ayant un degré d’humidité équivalent de celui du lieu d’utilisation.

L’importance du débit des bois


Lors du séchage, le bois est donc soumis à des contraintes internes capables de transformer une pièce corroyée avec amour… en véritable hélice ! En pratique, ceci à une grande importance sur l’endroit où la pièce de bois aura été prélevée dans la bille. Sur le schéma ci-contre on voit la déformation des pièces en fonction de leurs positions dans la bille.

  • Le débit des chevrons sera fait de manière à équilibrer au maximum les déformations futures (repère 1).
  • Les pièces destinées aux travaux les plus précis devront donc être choisies dans les zones les plus stables de la bille (repère 2 et 3) en prenant garde de bien supprimer le coeur !
  • On remarque que plus on s’éloigne du centre de la bille, plus les planches ont tendance à « tuiler ». C’est pour cette raison que la « dosse » (repère 4) est le plus souvent laissé de côté en fabrication !

Taux d’humidité et domaine d’application des bois

100 à 30 %, constructions à l’eau :
ponton, écluse, aube de roue…

20 %, constructions extérieures :
portillons, portail, poteaux déco…

15 %, constructions non chauffées :
charpentes…

10 %, environnement chauffé :
parquet, mobilier…

Pour bien s’entendre avec le vendeur

On aura compris, de ce qui précède et à la lecture du «mémo» ci-dessus, l’importance qu’il y a de s’entendre avec le vendeur sur le niveau de séchage du bois convoité… Ou de se servir d’un humidimètre vous permettant de planifier une utilisation rapide du bois ou de le laisser se stabiliser dans un local chauffé. Un peu d’attente vaut mieux qu’un dessus de buffet qui se fend d’un bout à l’autre une fois installé dans le salon !